Lors de notre séjour en Afrique du Sud pour couvrir la 29e édition de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations nous nous sommes entretenus avec le milieu défensif de Léopards de la RDC, Cédric Makiadi, au lendemain de la débâcle de la sélection congolaise à l’hôtel Garden Court de Umchlanga à Durban.

Le footballeur congolais de Fribourg a parlé de la prestation de Léopards et a saisi l’opportunité pour exhorter les autres joueurs professionnels congolais à rejoindre à l’équipe nationale de la RDC.

Suivez-le :

L’Observateur : vous pouvez vous présenter à nos lecteurs ?
C. M : 
Je me nomme Cédrick Makiadi. Je suis le fils de Richard Mapuata, ancien Léopards et DC Motema Pembe de Kinshasa. Je suis le deuxième enfant de la famille. J’ai quitté la RDC à l’âge de huit ans pour l’Allemagne. J’ai commencé à Wolfsburg pendant six ans comme joueur professionnel et j’ai passé une année à Limbourg où j’étais meilleur buteur parce qu’utilisait comme attaquant. Je suis actuellement à Fribourg où j’évolue depuis bientôt quatre ans et j’ai marqué deux buts depuis le début de la saison 2012-2013.

L’Obs : Les Léopards de la RDC sont éliminés au premier tour. Quelle analyse faites-vous de cette debacle ?
C. M :
 Nous sommes venus en Afrique du Sud pour jouer et aller loin dans la compétition, c’est-à-dire se qualifier pour le quart des finales au minimum. Ainsi lors de notre première rencontre contre le Ghana, nous étions menés par 0-2 et nous sommes parvenus à réduire la marque et à égaliser 2-2. Nous avons démontré aux amoureux du ballon rond que nous sommes une grande équipe. Mais c’est le match contre le Niger qui a été à la base de notre élimination, car si on avait gagné cette rencontre, même par 1-0, on allait se qualifier pour le second tour. Et même contre le Mali nous avons bien joué bien que nous n’avons pas eu la chance de marquer le but de la victoire.

L’Obs : Après votre élimination qu’est-ce que vous vous êtes dit avant de regagner vos clubs respectifs ?
C. M :
 Nous avons accepté notre élimination à la Coupe d’Afrique des Nations 2013 mais nous n’avons pas été ridicules dans l’ensemble. Nous savons que nous avons bien joué bien que nous soyons déçus par rapport à notre débâcle. Nous sommes obligés de nous ressaisir lors des matches des éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014 qui pointent à l’horizon.

Ainsi au mois de mars 2013, nous serons là pour affronter la Libye dans le cadre de la troisième journée des éliminatoires du Mondial 2014. Nous ferons tout pour accroitre nos chances en gagnant à domicile, et pourquoi à l’extérieur contre la même équipe, afin de se qualifier pour la Coupe du Monde.

L’Obs : Certains joueurs attendus par le public n’ont pas joué et d’autres sans compétition ont été alignés. Comment avez-vous jugé le choix de votre coach et à quel poste êtes-vous à l’aise : milieu défensif ou offensif ?
C. M :
 Je pense que l’entraîneur est responsable de la sélection d’athlètes retenus pour l’ensemble de la compétition ainsi que du choix de joueurs à aligner par rapport à un match. C’est par rapport à son choix technico-tactique qu’il aligne son équipe. Le choix n’a pas été facile pour l’entraîneur parce que nous étions 23 joueurs. Mais il l’a fait par rapport à nos prestations dans les différentes séances d’entraînement.

Il nous connait chacun nous parce qu’il nous voit chaque jour aux entraînements. Le coach n’a pas été à la base de notre élimination. C’est plutôt nous, les joueurs, nous sommes responsables de notre élimination parce que nous n’avons pas gagné contre le Niger et le Mali.

Concernant le poste dans les Léopards, ça ne me dérange pas. Même dans mon club je joue soit milieu offensif soit milieu défensif. Dans l’équipe nationale, nous nous comprenons bien avec Youssouf Mulumbu parce qu’il joue aussi dans un grand championnat européen. Il joue en première division au championnat d’Angleterre.

L’Obs : Pourquoi tu hésitais de rejoindre les Léopards. Avez-vous une promesse de jouer dans l’équipe nationale d’Allemagne ?
C. M :
 Non j’aime mon pays et j’aime mon équipe nationale les Léopards. Avant Claude Leroy, je n’entretenais pas des bonnes relations avec certains entraîneurs. Quand Leroy a été nommé il m’a contacté et m’a promis le changement au sein de l’équipe nationale. Je l’ai vécu depuis mon retour dans les Léopards. Le changement c’est d’abord la discipline au sein de l’équipe. Nous devons respecter l’heure de repas, d’entraînement et puis il y a des joueurs de qualité.

J’exhorte les autres joueurs de rejoindre les Léopards de la RDC. Car nous avons une bonne équipe. D’aucuns hésitent de venir suite à l’organisation au sein de l’équipe. Moi j’ai choisi de me battre pour notre pays comme nos coéquipiers les font pour leurs équipes nationales respectives. Je leur demande de venir nous épauler, car le Congo ce n’est notre pays. Je pense que nous devons rester ensemble pour les compétitions à venir.

L’Obs : Qu’est-ce ça vous fait d’être capitaine de l’équipe en Allemagne ?
C. M :
 Pour nous africains ça fait quand même une fierté de porter le brassard dans un club européen. Surtout que nous nous ne sommes pas nombreux dans le championnat. Je suis content. Je reçois beaucoup de coups de fils me félicitant pour le brassard. Donc je présente la RDC et l’Afrique la bas.